Cette remontée des taux met sous pression le niveau de valorisation relativement élevé des actions, et entraînera in fine une hausse des frais financiers pour les entreprises
Elle permet également d’offrir une alternative d’investissement, surtout aux Etats-Unis : un niveau proche de 3% sur le 10 ans américain peut en effet entraîner quelques arbitrages en termes d’allocation d’actifs.
Un schéma similaire, sinon plus prononcé, était observé au Royaume-Uni : l’indice des prix à la consommation est resté à 3% en glissement annuel et la Banque d’Angleterre a signalé des relèvements de taux supplémentaires cette année. Cela est certes bien moins vrai en zone euro, avec des taux longs encore inférieurs à 1% en France et en Allemagne. Il est vrai que l’inflation de la zone euro a continué de marquer le pas, pour ressortir à 1,2% en février. Qui plus est, le niveau de chômage encore élevé en zone euro ne semble pas augurer de pressions inflationnistes importantes.
Des statistiques de croissance qui plafonnent
Sur le plan macro-économique, le mois de février fut marqué par un arrêt de l’amélioration des statistiques, ce qui semble toutefois très logique, étant donné leur niveau élevé. Ce fut aussi bien le cas aux Etats-Unis qu’en Europe et en Chine.
Ainsi, à titre d’exemple, les enquêtes auprès des entreprises de la zone euro se sont tassées en février, après avoir atteint leurs plus-hauts en près de 12 ans. L’estimation flash de l’indice des directeurs d’achats (PMI) composite faisait état d’un recul de 1,3 point, à 57,5, imputable à une diminution à la fois des indices de l’industrie manufacturière et des services, à respectivement 58,5 (1,7 point) et 56,7 (1,3 point).
Un contexte politique qui demeure tendu
Les regards demeurent tournés vers l’Allemagne, où la formation d’une grande coalition gouvernementale se fait toujours attendre, avec la crainte sous-jacente de voir Angela Merkel très contrainte dans ces futures décisions. Par ailleurs, les observateurs s’intéressent maintenant à l’issue des élections législatives italiennes. La montée en puissance des partis d’extrême gauche et d’extrême droite n’est pas rassurante pour l’avenir des finances publiques du pays (déjà très endetté), mais ne constitue pas une menace pour l’avenir de la zone euro dans la mesure où aucun de ces partis ne préconise une sortie.
D’autre part, on notera une absence d’avancée des négociations autour du Brexit et la montée des velléités protectionnistes de Donald Trump. Celles-ci ne seront toutefois pas simples à mettre en place étant donné la forte opposition qu’elles rencontrent, y compris dans le propre camp du président.
Un scénario qui n’est pas remis en cause
Malgré le retour de la volatilité sur les marchés actions et les sources d’inquiétudes évoquées ci-dessus, il ne nous semble pas que le scénario de forte croissance économique mondiale soit remis en cause. Cela se reflète d’ailleurs dans la bonne santé des entreprises. Et si les valorisations des actions peuvent parfois paraître un peu élevées, il est à noter qu’elles le sont bien moins que celles des obligations d’entreprises ou d’Etats. Qui plus est, la baisse récente a ramené les valorisations des actions européennes proches de leur moyenne historique (13-14x le per) tandis que les entreprises américaines vont bénéficier cette année des 2 éléments suivants : la forte baisse du dollar contre la majorité des grandes devises et la baisse des impôts faisant suite à la réforme fiscale annoncée par Donald Trump.