Les États-Unis, de loin la première place de marché au monde
Les États-Unis regroupent les plus importantes places financières mondiales comme New-York, San Francisco ou Chicago et constituent aujourd’hui le plus grand marché de capitaux au monde. La bourse américaine représente à ce jour 63% de la valeur des sociétés cotées à travers le monde alors même que le poids du PIB des États-Unis dans l’économie mondiale n’est « que » de 26%.
En termes de place financière, New York, dont la création remonte à 1792, est aujourd’hui la plus importante au monde avec trois principales bourses, à savoir le New York Stock Exchange (NYSE) et National Association of Securities Dealers Automated Quotations (NASDAQ), un marché 100% électronique, et l’American Stock Exchange (AMEX).
Bien que le nombre de sociétés cotées en bourse diminue depuis plusieurs décennies, la bourse américaine en dénombre plus de 5 500 cotées. Ces sociétés représentent, en valeur, une somme dépassant les 55 500 Mds de dollars. A titre de comparaison, en Europe, le regroupement des bourses Euronext (Paris, Amsterdam, Bruxelles), Deutsche Börse (Francfort) et FTSE (Londres), qui regroupe les principales places de négociations européennes, compte environ 3 000 sociétés cotées pour 11 500 Mds d’euros.
La bourse américaine cumule les records
La bourse américaine enchaîne les superlatifs. Les plus grandes sociétés cotées au monde se situent aux États-Unis. Premier constat, les entreprises américaines occupent les 10 premières places au niveau mondial en valeur. En effet, il faut descendre jusqu’à la 15ème place dans le classement des principales capitalisations mondiales pour trouver une société autre qu’américaine.
Second constat, la valeur de ces entreprises américaines dépasse de loin toutes les autres sociétés.
Deux exemples :
- malgré des zones économiques presque similaires en termes de poids, boursièrement parlant les États-Unis surpassent de loin l’Europe. Entre 2007 et aujourd’hui, la valeur du Stoxx 600, les 600 premières entreprises européennes, est restée quasiment identique alors que le S&P 500, les 500 premières entreprises américaines, a vu sa valeur multipliée par plus de 3,5
- l’ensemble des sociétés du CAC 40 valent ainsi moins que la seule capitalisation d’Apple (CAC : 2400 Mds d’euros de capitalisation, Apple : 3200 Mds d’euros...).
Cet écart si important entre les marchés européen et américain n’a pas toujours existé et il a commencé à se creuser à partir de 2014 (cf. graphique ci-dessous). Cette date coïncide avec la période pendant laquelle les sociétés technologiques, et notamment les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft), ont connu une véritable explosion, aussi bien en termes de développement qu’en termes de valorisation. Ce constat, que nous faisons depuis plusieurs années, est d’autant plus vrai aujourd’hui.
Depuis cette date, l’écart ne cesse de se creuser, porté par le dynamisme impressionnant des entreprises technologiques américaines. Dernier exemple en date, celui de Nvidia, cette société fournissant les puces électroniques utilisées dans les calculs de l’IA, est particulièrement révélateur. Nvidia a vu son cours multiplié par 5 fois en 3 ans et est devenue en moins de cinq ans la 3ème capitalisation mondiale derrière Apple et Microsoft. La performance boursière de Nvidia explique à elle seule presque un quart de la hausse du marché américain ces 3 dernières années.
Sur plus longue période, la performance demeure toujours à l’avenant de la bourse américaine. En 20 ans, la valeur de cette dernière (S&P 500 en euros) a été multiplié par 6 alors que dans un même temps la bourse européenne (Stoxx 600) n’a été multipliée « que » par 2.
Et ce n’est pas fini
Il n’y a pas que le secteur technologique aux États-Unis. Certes ce secteur explique une grande partie de la hausse des marchés ces dix dernières années, mais de nombreux secteurs, à l’image de la santé ou de la distribution, ont également contribué à cette progression et de nombreuses sociétés sont prêtes à prendre le relai.
Le marché américain recèle ainsi un vaste vivier de valeurs. Le principal indice américain, le S&P 500 dénombre comme son nom l’indique 500 grandes sociétés cotées américaines, aussi bien les méga capitalisations comme les 7 magnifiques (Apple, Amazon, Microsoft, Alphabet, Meta, Nvidia et Tesla dont la capitalisation cumulée représente à elle seule environ 30% de l’indice total) que des sociétés plus « petites » pesant néanmoins plus de 10 milliards de capitalisation boursière chacune.
Après ces 500 valeurs, la côte américaine dénombre encore des milliers de sociétés à l’image de celles dans l’indice Russel 2000, comprenant 2000 sociétés small & mid caps qui pèse à lui seul plus que l’ensemble des sociétés françaises.
Le territoire américain demeure encore pour les prochaines années un terreau propice à la création et à la croissance des entreprises innovantes.
La bourse américaine peut-elle être encore rattrapée ?
Face à cette dominance d’outre-Atlantique, les autres places mondiales semblent quelque peu démunies. Il existe bien évidemment de très belles sociétés dans les autres zones géographiques mais le poids de ces dernières ne peut plus aujourd’hui tenir la comparaison face aux mastodontes américains.
Achevé de rédiger le 17/10/2024 par Thomas Delhaye, gérant de portefeuilles