L’année 2025 commence sous le signe d’un décalage marqué entre les économies américaine et européenne. Tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) temporise sur les taux d’intérêt, la Banque centrale européenne (BCE) passe à l’action pour soutenir une croissance fragile. Cette divergence met en lumière des dynamiques économiques distinctes qu’il est essentiel de comprendre
États-Unis : une croissance qui surprend, mais jusqu’à quand ?
L’économie américaine continue de déjouer les attentes : avec une croissance revue à la hausse à 2,8 % en 2024 et une projection de 2,2 % pour 2025, les États-Unis conservent une avance significative sur l’Europe. Toutefois, un risque de surchauffe existe, pouvant exercer une pression haussière sur l’inflation et les taux d’intérêt.
L’administration Trump joue un rôle clé dans cette dynamique : sa politique économique, marquée par des mesures protectionnistes et des incertitudes réglementaires, impacte directement la volatilité des marchés. Si l’économie américaine reste résiliente, les décisions à venir sur les droits de douane, la régulation financière et la politique budgétaire pourraient modifier profondément la trajectoire de croissance.
Europe : une BCE proactive face à une reprise fragile
À l’inverse, la croissance en zone euro reste timide (1 % prévu pour 2025), incitant la BCE à abaisser ses taux pour stimuler l’activité. Cette politique plus accommodante vise à soutenir une dynamique économique fragile, marquée par des incertitudes sur l’investissement et la consommation.
Un autre point clé est la force persistante du dollar qui pénalise les exportations européennes et accroît les pressions sur certaines économies. Si la BCE poursuit l’assouplissement de sa politique monétaire, une reprise plus vigoureuse pourrait être attendue, mais cela pourrait aussi créer un risque d’inflation importée à surveiller.
Quelles conséquences pour les marchés financiers ?
La désynchronisation des politiques monétaires entre la Fed et la BCE façonne les conditions de marché et impacte directement les devises, les obligations et les actions.
- Les investisseurs cherchent des refuges : La défiance croissante des partenaires asiatiques vis-à-vis du dollar se traduit par une augmentation des réserves d’or, dont le prix a progressé de 27 % en 2024 et de 6 % depuis le début d’année. Cette tendance témoigne d’une recherche de protection face aux incertitudes globales.
- Une volatilité accrue à anticiper : Les décisions politiques aux États-Unis et en Europe ajoutent une dimension d’incertitude sur les marchés financiers. La question est de savoir si cette divergence monétaire se maintiendra et dans quelle mesure elle influencera les actifs risqués.
Perspectives : faut-il s’inquiéter ou y voir des opportunités ?
Historiquement, de telles divergences entre les économies ont souvent ouvert des opportunités pour les investisseurs avisés. La clé réside dans une compréhension fine des dynamiques économiques et des ajustements monétaires en cours.
Les prochains mois seront déterminants : si l’économie américaine continue sur sa lancée, la Fed pourrait être contrainte d’ajuster sa politique plus rapidement que prévu. De même, en Europe, la capacité de la BCE à stimuler efficacement l’investissement sera un élément central à surveiller.