Quels secteurs ont tiré leur épingle du jeu ?
Qui sont les gagnants de l’année ?
Quelles stratégies adopter en 2025 ?

Tour d’horizon des performances 2024 des grandes entreprises à travers le monde.

La période des mois de février et mars est, comme chaque année, le moment très attendu des publications des résultats annuels des grandes entreprises. L’occasion d’évaluer la santé financière des différents secteurs et d’analyser les tendances économiques à l’échelle mondiale.

Alors que la reprise post-Covid semblait bien engagée, de nombreux groupes ont dû faire face à un ralentissement de la croissance mondiale, des tensions géopolitiques persistantes et des politiques monétaires plus restrictives. L’inflation, bien que contenue dans plusieurs économies développées, a continué d’exercer une pression sur la consommation et les marges des entreprises.

En parallèle, certains secteurs ont tiré leur épingle du jeu, notamment la technologie aux États-Unis, les infrastructures en Europe et le luxe malgré un léger repli en fin d’année.

Tour d’horizon des performances des grandes entreprises à travers le monde.

Les entreprises en progression et celles sous pression

Certaines entreprises ont su tirer profit d’un environnement économique complexe pour afficher des résultats solides. Nvidia s’impose comme l’un des grands gagnants de l’année, portée par la demande exponentielle pour ses processeurs avancés, indispensables au développement de l’Intelligence Artificielle générative. Microsoft et Alphabet ont également profité de cette tendance, avec une croissance soutenue de leurs revenus liés au cloud et à l’IA.

Dans l’industrie, Airbus confirme son dynamisme avec un carnet de commandes bien rempli et une production qui s’accélère pour répondre à la demande post-pandémique. Son chiffre d’affaires annuel dépasse les 70 milliards d’euros, marquant une progression significative. VINCI, de son côté, enregistre un chiffre d’affaires de 71,6 milliards d’euros, en hausse de 4 %, et un bénéfice net de 4,9 milliards d’euros, porté par la solidité de ses concessions autoroutières et aéroportuaires.

Dans le secteur hôtelier, Accor affiche une performance remarquable, bénéficiant du rebond du tourisme et d’une montée en gamme de son offre. Alstom, après une année 2023 difficile, connaît un redressement significatif, conséquence d’une amélioration de sa gestion financière et de son carnet de commandes en forte progression.

Stellantis voit ses bénéfices chuter de 70 %, pénalisé par la transition vers l’électrique et des marges sous pression. Présent sur le marché nord-américain, où il réalise près de 50 % de son chiffre d’affaires et produit une part importante de ses véhicules au Canada, le groupe est directement exposé aux tensions commerciales entre Washington et Pékin. L’introduction de taxes supplémentaires sur les importations chinoises ou des représailles commerciales pourraient affecter l’ensemble de l’industrie automobile, dont Stellantis serait l’un des premiers exposés.

Dans le luxe, LVMH enregistre une baisse de 17 % de son bénéfice net, souffrant d’un essoufflement de la demande aux États-Unis et en Chine, après plusieurs années de croissance soutenue. Hermès, bien que plus résilient, affiche une croissance plus modérée qu’attendu, preuve d’un certain essoufflement du secteur. L’Oréal, malgré une marge d’exploitation record de 20 %, voit sa croissance ralentir à 2,5 % au dernier trimestre, un niveau inédit depuis 2020.

Dans l’agroalimentaire, Carrefour voit sa performance affectée après la publication de résultats jugés décevants, impactés par une baisse du pouvoir d’achat des ménages en Europe. Danone fait également face à un environnement plus difficile, avec une demande en recul sur certains marchés asiatiques.

Le secteur des spiritueux traverse également une passe délicate. Les exportations françaises de vins et spiritueux reculent de 4 %, plombées par une baisse de 20 % des importations chinoises. Rémy Cointreau et Pernod Ricard souffrent de cette tendance et voient leur croissance marquer le pas.

Les difficultés rencontrées par certaines grandes entreprises du CAC 40, notamment LVMH, Stellantis et Carrefour, pèsent sur la performance globale de l’indice. Les bénéfices cumulés des entreprises du CAC 40 atteignent 130 milliards d’euros en 2024, en baisse de 13 % par rapport à 2023. Ce recul traduit un environnement économique plus complexe, marqué par une demande affaiblie en Chine, des coûts de production plus élevés et une transition industrielle nécessitant des investissements importants.

Wall Street porté par la tech, Nvidia en tête

La loi de finances pour 2025 vise à lever ces incertitudes en instaurant un nouveau régime fiscal pour les management packages se dénouant (cession, conversion ou mise en location des titres) à compter du 15 février 2025.

Elle introduit un principe d'imposition des gains nets réalisés dans la catégorie des traitements et salaires (jusqu'à 49 % d'imposition, incluant l'impôt sur le revenu et la CEHR). Si ces gains sont exonérés de cotisations sociales pour l'employeur, ils sont toutefois soumis à une contribution salariale libératoire de 10 % pour le bénéficiaire.

L’Europe entre embellie et prudence

Sur le Vieux Continent, les performances des entreprises sont plus contrastées. Alstom se distingue par un retour en force après une année difficile. À l’inverse, Carrefour et Philips déçoivent, leurs résultats peinant à convaincre les investisseurs. ArcelorMittal surprend positivement et redonne un peu d’élan au CAC 40 en fin de période de publication.

Dans l’industrie, Airbus affiche des résultats robustes, profitant d’un carnet de commandes bien rempli et d’une demande toujours forte pour l’aviation commerciale. En revanche, le secteur des spiritueux traverse une passe difficile. Les exportations françaises de vins et spiritueux reculent de 4 %, plombées par une baisse de 20 % des importations chinoises. Le cognac est particulièrement touché, tandis que l’essor des boissons sans alcool modifie les tendances de consommation, obligeant les groupes du secteur à revoir leur stratégie.

Le secteur bancaire porté par des résultats solides

Les banques ont globalement bénéficié d’un environnement de taux favorable en 2024, malgré un contexte économique plus incertain. Le Crédit Mutuel affiche un résultat net de 4,5 milliards d’euros, avec un Produit Net Bancaire en hausse de 3 %, soutenu par une activité commerciale dynamique et une gestion rigoureuse des risques. BNP Paribas, Société Générale, AXA et Crédit Agricole enregistrent également des progressions notables, profitant de la remontée des taux et d’une demande accrue en services financiers. Le secteur bancaire, dans son ensemble, a su tirer parti de la conjoncture monétaire pour renforcer ses marges et poursuivre son développement.

Les indices boursiers reflètent des dynamiques divergentes

Les indices boursiers ont suivi des trajectoires différentes selon les régions. Aux États-Unis, le Nasdaq et le S&P 500 ont affiché des performances remarquables, largement soutenues par la tech et la finance.

En Europe, le CAC 40 termine l’année en très légère progression, porté uniquement par la distribution des dividendes.

Le DAX allemand affiche une progression notable en 2024, mais celle-ci est portée par la performance de SAP, dont la montée en puissance dans le cloud a fortement contribué à la dynamique de l’indice. Rheinmetall a également fortement rebondi, soutenu par l’augmentation des budgets de défense en Europe face aux tensions persistantes avec la Russie.

Les marchés émergents, quant à eux, ont connu une année plus difficile. L’indice MSCI Emerging Markets a évolué en dents de scie, affecté par les incertitudes en Chine et les tensions géopolitiques. La Chine, toujours embourbée dans une crise immobilière dont l’issue reste incertaine, fait également face à une menace de spirale déflationniste, pesant sur la consommation et l’investissement. Cette fragilité affecte particulièrement les valeurs européennes exposées à ce marché, notamment dans le luxe et les matières premières, qui subissent ainsi le ralentissement de la demande chinoise.

2025 : adapter les stratégies face aux incertitudes

L’année 2025 s’annonce déterminante pour les entreprises, qui devront composer avec un environnement économique et financier toujours plus complexe. L’évolution des taux d’intérêt continuera d’influencer les décisions d’investissement, tandis que les tensions géopolitiques et les ajustements réglementaires pourraient redéfinir les priorités stratégiques de plusieurs secteurs.

L’essor de l’intelligence artificielle et l’adoption croissante des technologies numériques ouvrent de nouvelles perspectives, mais nécessitent des investissements conséquents. Dans ce contexte, la capacité des entreprises à ajuster leur modèle économique et à innover sera un élément clé de leur compétitivité.

Les investisseurs, quant à eux, privilégieront une approche sélective, attentive aux fondamentaux financiers et à la résilience des entreprises face aux transformations en cours. La gestion des risques et l’adaptabilité stratégique seront des facteurs déterminants dans un paysage économique qui demeure incertain mais riche en opportunités.

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