Transcription de la vidéo
Horizon marchés
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A chaque reprise de cycle économique se pose la question de savoir si nous ne serons pas confrontés à une pénurie de matières premières. Ces craintes entraînent mécaniquement une hausse des cours.
Pour rappel, nous avons connu depuis le début du 20ème siècle, 4 super-cycles liés :
- à l’industrialisation des États-Unis,
- au réarmement avant la deuxième guerre mondiale puis à la reconstruction de l’Europe et du Japon,
- au choc pétrolier des années 1970,
- et enfin à l’industrialisation de la Chine dans les années 2000.
A chacun de ces super-cycles, après une phase de forte demande entraînant une hausse des prix, l’offre s’est ajustée pour rééquilibrer les prix.
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Le cours du Brent est passé de 20$ en mars 2020 à 70$ en février. Les métaux industriels et les matières premières agricoles se sont appréciés significativement. Seuls les métaux précieux ont stagné. Parmi les facteurs contribuant à ces fortes hausses, on peut citer :
- Des facteurs généraux comme le regain d’appétit pour le risque avec l’arrivée des vaccins et la faiblesse du dollar en 2020,
- Des facteurs plus spécifiques comme le rebond de la demande en pétrole. Rebond lié en 2020 aux stimuli monétaires et fiscaux en Chine, alors même que l’offre de pétrole reste sous contrainte qui sont soient politiques - coupes de production de l’
OPEP - ou économiques - fort désinvestissement des compagnies pétrolières en 2020. Avec la levée des restrictions sanitaires à venir aux États-Unis, on peut s’attendre à ce que le rebond de la demande se poursuive au 2ème semestre, - Par ailleurs, les plans de relance basés sur les infrastructures en Chine ont tiré la demande de métaux tels que le plomb, le fer ou le nickel,
- Enfin, les cours des matières premières agricoles se sont eux appréciés en raison de phénomènes météorologiques comme La Nina ou de phénomènes sanitaires comme l’épidémie de fièvre porcine en Chine.
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Concernant le pétrole, et compte tenu des objectifs politiques affichés de transition énergétique par l’Union européenne, les États-Unis et la Chine, on attend, dans la décennie à venir, un pic de la demande mondiale lié à une baisse de la demande d’essence puis de diesel puis de plastique. Si le cours du baril devrait théoriquement s’aligner à terme sur son coût de production, des facteurs d’ordre géopolitiques pourraient cependant perturber cette lecture.
Concernant les métaux, alors que certains pourraient connaître le contrecoup d’un arrêt du stimulus économique chinois, d’autres métaux liés à la transition énergétiques pourraient eux entrer dans un super-cycle de long-terme. Ainsi, l’aluminium, le cuivre ou le platine sont utilisés pour la construction de véhicules électriques et l’argent entre dans la composition des panneaux solaires et des équipements 5G.
Enfin, il faut noter que le prix de la tonne de carbone a dépassé les 40 euros contre moins de 18 euros il y a un an. En sachant que les récents engagements européens de septembre 2020 de réduction d’émission de gaz à effet de serre devraient pousser le prix à la hausse d’ici 2030.
En conclusion, au-delà d’un rebond conjoncturel, toutes les matières premières ne sont cependant pas appelées à connaître un super-cycle. Elles constituent un très bon actif de diversification dans une allocation d’actifs et fournissent une bonne protection contre l’inflation. Attention cependant : la volatilité de cette classe d’actifs est telle qu’elle ne convient qu’à des investisseurs capables de supporter un niveau de risque élevé.
A bientôt pour un nouveau point #HorizonMarchés.