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Horizon marchés : comment ont réagi les classes d’actifs lors des précédentes hausses de taux de la FED ?
Interview de Jean-Patrick Mousset, responsable de l'allocation d'actifs chez Banque Transatlantique.
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Traditionnellement, on caractérise les cycles économiques en 4 phases successives : reprise, croissance, ralentissement puis récession, rythmées notamment par la politique de taux directeurs
des banques centrales.
Lors de la phase de reprise, la politique monétaire est très accommodante et les prêts bancaires redémarrent. C’est une période très favorable aux actifs risqués.
Dans la phase de croissance, la dynamique de croissance des bénéfices se poursuit mais ralentit. La profitabilité des entreprises étant élevée, les entreprises investissent pour satisfaire une demande qui dépasse les capacités de production. Le taux de chômage ayant atteint son point bas, les banques centrales entament leur resserrement monétaire pour enrayer l’inflation et la courbe des taux s’aplatit progressivement.
Si l’inflation reste modérée, c’est une phase qui s’est avérée habituellement favorable aux marchés actions, mais cependant de moindre amplitude que dans la phase de reprise. Les obligations sous-performent. Les métaux industriels surperforment l’or.
Si par contre, dans cette phase de croissance, l’inflation devient trop forte comme dans les années 70, alors les politiques monétaires plus restrictives entraînent les marchés financiers à la baisse.
Dans la phase de ralentissement, les taux directeurs cessent de monter. Les tensions inflationnistes et une politique monétaire plus restrictive font que les investisseurs s’éloignent des actifs risqués, dont la performance s’essouffle. Le positionnement des portefeuilles devient donc plus prudent.
Enfin, dans la phase de correction, la contraction de l’activité économique oblige les banques centrales à baisser leurs taux. Le cours des actifs risqués baisse fortement. Les actifs peu sensibles à l’activité économique tels l’or et les obligations d’État permettent de rééquilibrer les portefeuilles. -
Après la crise du Covid, les marchés financiers ont connu une forte phase de reprise à partir du 2ème trimestre 2020. Les banques centrales ont soutenu massivement les États.
Les relances budgétaires de grandes ampleurs ont créé une explosion de la demande de biens, que l’offre a du mal à satisfaire.
La pénurie de main d’œuvre et les hausses de salaires, la hausse du coût du logement, conjuguée à celle du prix de l’énergie, amènent les banques centrales à revoir leur perspectives d’inflation à la hausse et en réaction à considérer une remontée de leurs taux directeurs, voire un allègement de leur bilan.
Au sein d’un cycle de taux des banques centrales, nous passons donc d’une phase de reprise forte post-Covid à une phase de normalisation de la croissance économique, qui devrait revenir sur son potentiel de long-terme.
Par ailleurs, on peut s’interroger si les hausses des taux d’inflation et des taux longs, après une baisse continue depuis 40 ans ne présagent pas d’un nouveau cycle de longue période.
En conséquence, au sein d’une allocation d’actifs, tout en restant exposé aux actions, on sous-pondère les obligations au profit d’obligations indexées sur l’inflation, d’immobilier, et de stratégies de rendement.
À très bientôt pour un nouveau point #HorizonMarchés.