SUR LE PONT

« Sur le pont » avec Anne Dias, fondatrice du fonds d’investissement Aragon, et Frédéric Taddeï

Un pont vers de nouveaux horizons.
La Banque Transatlantique donne la parole à des personnalités inspirantes qui racontent leur parcours et leurs projets dans une série d’entretiens avec Frédéric Taddeï.
Fondatrice du fonds d’investissement Aragon, Anne Dias nous partage son engagement et sa vision de la France d’aujourd’hui.

Transcription de la vidéo

Vous avez débuté votre carrière comme analyste financière chez Goldman Sachs.
Vous êtes l'une des rares femmes à avoir fondé et dirigé son propre fonds d'investissement.
Comment en êtes-vous arrivé là ?
- J'ai eu l'opportunité d'étudier aux États-Unis. Vous imaginez que c'était un petit peu le rêve américain. J'ai travaillé dans des grands fonds auprès d'investisseurs de renom.
J'ai appris une certaine méthode, une boîte à outils américaine d'analyse financière, de conseils financiers. Et c'est à partir de là que j'ai démarré, dans les années 2000, ma société d'investissement Aragon.
Qu'est-ce qui vous attirait sur les marchés financiers ?
- Les marchés financiers, c'est une guerre des idées, entre eux.
Les investissements, finalement, sont basés sur des idées, de ce qui va se passer dans le futur. Mais au lieu de rechercher le passé, on connaît la mosaïque de tout ce qui se passe aujourd'hui sur le champ politique, économique, financier, sectoriel.
Vous essayez de construire une façon dont va se dérouler le futur.
Comment vous choisissiez les entreprises dans lesquelles vous alliez investir ?
Vous aviez une recette ?
- Oui, tout à fait. Ce n'est pas un hasard quand un fonds réussit année après année.
Moi, j'ai eu beaucoup de chance d'apprendre auprès de grands investisseurs.
Dans le schéma général, on cherche des sociétés qui sont en croissance sur plusieurs années, qui ont un avantage compétitif, pas pour ce trimestre ou cette année mais qui sont en train de construire un gros projet, sur de multiples années.
On essaye aussi de trouver des sociétés qui sont peut-être un petit peu moins connu, qui ne sont pas encore sur le radar des investisseurs.
Vous vous êtes beaucoup consacrée à la philanthropie. Là encore, qu'est-ce qui vous motivait ?
- Ça, c'est un truc que j'ai adoré aux États-Unis.
C'est cette idée que chacun, à côté de son travail, s'implique dans un projet de société, dans un projet d'intérêt général.
Quelle sorte de satisfaction on y trouve ?
Elle est d'un autre ordre que la réussite professionnelle, j'imagine.
- Bien sûr, elle est plus profonde, parce qu'elle est durable et elle est aussi, d'une certaine façon, un don de soi, de ses qualités ou de son réseau ou de ses idées ou de quelques portes qu'on peut ouvrir. Et ça, fondamentalement, de pouvoir changer la vie de quelqu'un ou même de les accompagner dans un moment difficile, c'est... Il n'y a pas mieux.
Si l'on croisait, sur ce pont, l'étudiante que vous étiez à Georgetown.
Que pensez-vous qu'elle vous dirait ?
- Qu'elle revient ! Parce que j'ai quitté la France, il y a quelques années.
La France de 2019, ce n’est pas celle que j'ai quittée. C'est une France qui a une certaine modernité, qui me correspond mais qui, en même temps, dans ces idées nouvelles, dans ces idées novatrices, qui sont à la fois 100% françaises mais qui sont aussi totalement ouvertes à ce qui se passe à l'étranger, ailleurs. On est sur une passerelle et, finalement, je suis aussi, moi-même, une passerelle entre la France et les États-Unis.
Vous n'avez jamais eu envie de vous arrêter ?
Il y a tellement de projets, tellement de choses à amorcer, d'idées à mettre en œuvre.
Ça me passionne
- Vous êtes très optimiste.
- Oui, toujours.
- Tout le temps. Vous avez toujours été comme ça ?
- Je crois, oui. C'est une force.