Player vidéo
Transcription de la vidéo
-
Alors que les perspectives de début 2018 étaient plutôt bonnes avec des révisions de croissance positives et un pilotage habile de la part des banquiers centraux, la fin d’année s’est achevée sur une note particulièrement amère pour les marchés financiers.
Le bilan global est défavorable pour toutes les classes d’actifs, qu’elles soient en théorie, risquées ou non.
Sur les marchés actions, l’indice MSCI World perd plus de 10%, l’Eurostoxx 50 recule de 14% (le Dax affichant la plus mauvaise performance en Europe avec un recul de 18%). Les États-Unis baissent de 7% et les émergents de 17%.
Les marchés de taux, finissent également l’année dans le rouge.
L’or n’a pas joué son rôle de valeur refuge puisque l’once perd 2% (en USD) et les placements flexibles ou alternatifs, qui pour beaucoup, ont des objectifs de performance absolue perdent en moyenne entre 5% et 10%.
Pour un investisseur européen, il fallait avoir du dollar ou du CHF en liquidités pour obtenir un rendement légèrement positif.
Quelles sont les raisons de ces performances médiocres ?
D’un point de vue fondamental, le bilan macro-économique est plutôt positif avec une croissance mondiale qui devrait avoisiner 3.7%, et sur le plan micro économique, la croissance des profits des entreprises devrait être proche des 20% aux États-Unis, de 8% en Europe, et des valorisations inférieures aux moyennes historiques.
Mais 2018 a été une année rythmée par des évènements politiques avec :
- en Europe, la mise en place d’un gouvernement de coalition populiste en Italie et des risques de dérive budgétaire. Le sujet du Brexit n’est toujours pas réglé.
- forte baisse des devises des pays émergents en début d’année pour des raisons propres à chaque pays et face à cela le coût de la dette libellé en USD a fortement augmenté, situation difficilement tenable à long terme.
- et d’un point de vue plus global, l’instauration de droits de douane de la part du président américain avec la menace d’une guerre commerciale mondiale ou tout le monde serait perdant.
Cette année se caractérise aussi par des conditions monétaires moins accommodantes et un renchérissement du coût du crédit aux États-Unis qui pourrait acter un ralentissement du cycle économique haussier que nous connaissons depuis 10 ans.
Les éléments fondamentaux n’ont pas été suffisants, les évènements politiques ont pris le dessus et les marchés se sont lassés de l’imprévisibilité de Donald Trump.
2018 est l’année de la désynchronisation entre des fondamentaux économiques relativement résilients et un contexte géopolitique beaucoup plus incertain qui à terme pourrait avoir des répercussions négatives sur la dynamique de croissance et alimenter une crise de confiance.