Les États-Unis ralentissent
Bien que les élections de mi-mandat se soient plutôt bien passées pour Donald Trump, celui-ci n’a pas relâché la pression sur les négociations commerciales avec l’Europe et surtout avec la Chine. Le simple fait que ces dernières se prolongent dans le temps commence à peser sur le moral des acteurs économiques et leurs décisions d’investissement. Par conséquent, même les États-Unis ont constaté un ralentissement de leurs statistiques de croissance économique, rejoignant ainsi la majorité des autres régions du globe.
Les prix du pétrole baissent
Les prix du pétrole en ont d’ailleurs pris acte, accélérant leur baisse (-22% pour le WTI), d’autant plus que les États-Unis ont assoupli leurs sanctions vis-à-vis de l’Iran, leur permettant d’exporter leur production vers certains pays.
Réduction du niveau des liquidités
À ceci s’ajoute la réduction du niveau des liquidités, sous l’impulsion des banques centrales et de la remontée des spreads de crédit. Une certaine inflexion dans le discours du président de la Fed, souligne depuis peu la montée des risques sur la croissance et la réduction des pressions inflationnistes (sous l’effet notamment de la chute des prix du pétrole). De ce fait, les taux d’intérêts à long terme ont rebaissé au cours des 3 dernières semaines : le 10 ans américain est passé de 3,2% à 3% et le 10 ans allemand de 0,45% à 0,3%.
L’Europe cherche des solutions
Dans le même temps, la Commission européenne a franchi le premier pas vers le lancement d’une procédure pour déficit excessif à l’encontre de l’Italie et les 27 leaders européens ont approuvé le projet d’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE. Cependant Theresa May, faute de majorité, a reporté sine die le vote de ratification de ce dernier, la veille de l’échéance, accroissant le risque d’un Brexit sans accord avec l’UE. Une perspective aux lourdes conséquences pour l’économie britannique.
La baisse des marchés reflète le ralentissement de la croissance
Au vu de ces éléments, nous pensons que la baisse des marchés reflète le ralentissement de la croissance économique, même si elle demeure robuste et devrait avoisiner 3,5% cette année. Nous traversons une période de normalisation : normalisation des perspectives de croissance (après l’accélération de 2017 et de début 2018), réduction des attentes d’inflation et de remontée des taux gouvernementaux, normalisation des niveaux de valorisation (par exemple sur certains segments très bien valorisés comme la technologie ou les obligations d’entreprises). La visibilité s’est dégradée sur la croissance économique de 2019, ce qui nous promet des niveaux de volatilité durablement plus élevés sur les marchés financiers. Cela nous amène à renforcer la partie plus défensive de nos portefeuilles (obligations d’Etats, secteurs de la santé et de la consommation courante par exemple), mais nous incite également à profiter de certaines baisses pour renforcer nos positions.