Après la Chine, l’Europe est pointée du doigt
Donald Trump a menacé d’imposer de droits de douanes de 20% sur la totalité des voitures assemblées en Europe et importées aux Etats-Unis. Son objectif est de stimuler la croissance américaine et lutter contre le déficit commercial américain qui atteignait 566 Md$ en 2017, un record.
Fin juillet, un accord trouvé entre le président de l’exécutif européen, Jean-Claude Juncker et Donald Trump offre un peu de répit, permettant au secteur automobile de se redresser. Cependant, l’incertitude devrait perdurer car il est peu probable que des solutions soient trouvées rapidement avec l’ensemble des partenaires commerciaux.
La croissance reste au rendez-vous malgré une visibilité réduite
Les conséquences de la guerre commerciale menée par les Etats-Unis conduisent les agents économiques à se montrer un peu plus prudent.
En Europe, le ralentissement observé depuis plusieurs mois correspond à un retour à un rythme normal, proche de son vrai potentiel, plutôt qu’un réel retournement de tendance. La Commission européenne a revu en baisse ses prévisions de croissance pour 2018 ramenant la croissance à 2,1%.
Les indicateurs rassurent
En Allemagne, le climat des affaires est resté stable alors que le marché s’attendait à une dégradation : les indicateurs manufacturiers et de services sont positifs. En France, la publication des indicateurs a été un peu plus mitigée mais ne révèle pas de fortes déceptions. Aux Etats-Unis, la publication du PIB en progression de 4,2% pour le 2e trimestre est venue confirmer la bonne santé de l’économie. Le début de tassement constaté dans les prix de l’immobilier constitue une nouvelle rassurante et pourrait limiter l’ampleur d’un dérapage de l’inflation.
La BCE confirme sa trajectoire mais reste prudente
Lors de sa conférence de presse et sans surprise, la BCE a confirmé le maintien de la future politique monétaire. Les taux directeurs resteront à leur niveau actuel au moins jusqu’à l’été 2019. En revanche, l’institution n’a donné aucune indication quant à la politique de réinvestissement des montants correspondant aux obligations arrivant à échéance, un élément qui confirme qu’elle reste prudente et garde toutes les options ouvertes malgré une appréciation positive de la dynamique économique.
Les taux souverains reprennent leur chemin haussier
Jérôme Powell s’est montré confiant quant à la trajectoire de l’économie américaine et à la capacité de la Fed à relever ses taux directeurs selon le calendrier défini (encore deux fois cette année). La teneur de ses propos a porté les marchés d’actions américains et en parallèle le dollar et les taux souverains de courtes échéances (taux à 2 ans à 2,61%).
Contrairement aux épisodes précédents, cette hausse des taux n’a pas entrainé une baisse des marchés d’actions. Leur résistance s’explique en partie par une dissipation du risque de guerre commerciale entre les Etats-Unis et l’Europe.
Nous considérons que ce mouvement de remontée des taux souverains est durablement appelé à se poursuivre, sans emballement pour autant alors que le retrait des Banques centrales reste graduel.