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Depuis 10 ans, les banques centrales ont injecté suffisamment de liquidités dans les marchés financiers et baissé les taux d’emprunt pour relancer la demande de crédit, et éviter une récession économique. Aujourd’hui, la croissance mondiale est prévue à 3.3% sur 2019, par l’OCDE. Le taux de chômage est au plus bas aux États-Unis et au Japon et il ne cesse de baisser en Europe.
Toutefois, les indices d’inflation des pays développés sont toujours bien inférieurs à l’objectif de 2% fixé par les banquiers centraux. C’est d’ailleurs ce qui les pousse aujourd’hui à rester prudents, car un retour de la déflation serait synonyme de récession mondiale.
En zone euro, les perspectives de croissance du PIB ont été révisées à la baisse, sensiblement pour 2019 et légèrement pour 2020 ce qui explique les mesures de taux bas annoncées par Mario Draghi. Le 7 mars dernier, la BCE a renforcé son soutien à l’économie européenne en repoussant le moment de relever ses taux et en promettant de les maintenir à leur plus bas historique au moins jusqu’à la fin de l’été 2019. La BCE livre un signal fort de sa volonté de stimuler la conjoncture en raison notamment d’incertitudes liées aux facteurs géopolitiques, de la menace protectionniste et des vulnérabilités sur les marchés émergents.
De son côté, la banque centrale américaine a relevé son taux directeur en décembre dernier en se basant sur une amélioration du marché de l’emploi, ainsi que les progrès notables de l’inflation. N’étant plus en adéquation avec les données macroéconomiques de fin d’année 2018, la Fed a ajusté sa politique en janvier 2019 en adoptant un discours plus accommodant ; ce qui a été d’ailleurs apprécié par le marché.
Les politiques monétaires sont souvent évoquées comme cause directe des taux bas, mais en réalité elles ne font que s’adapter à un nouveau paradigme économique.
En effet, les raisons avancées pour expliquer cette faiblesse structurelle de l’inflation, et donc des taux bas, sont multiples :
- La mondialisation : l’ouverture croissante des pays au commerce extérieur renforce la concurrence internationale, ce qui donne accès à une main d’œuvre moins chère et donc à une baisse des prix. La mondialisation peut donc être perçue comme un puissant facteur de désinflation.
- La digitalisation de l’économie : la multiplication des plateformes en ligne tire inéluctablement les prix à la baisse. Cette concurrence accrue pèse donc sur les commerces traditionnels qui doivent alors diminuer leurs prix pour ne pas perdre leurs clients ou disparaître.
- Une population vieillissante qui épargne plus qu’elle n’emprunte vient réduire la consommation d’une part plus importante de la population, à savoir les papyboomers.
- Depuis 10 ans, les entreprises voient leur besoin en capital fortement diminuer, elles ne sollicitent pratiquement plus les banques et les actionnaires, mais au contraire arrivent à autofinancer leur projet d’investissement, grâce la hausse de leur rentabilité opérationnelle, la baisse des impôts et des frais financiers tout en continuant à augmenter la rémunération pour les actionnaires.
Ces nouveaux éléments sont déflationnistes et vont entraîner un bouleversement de nos économies. Et c’est pour cela que nous pensons que les taux vont rester bas.
Quelles conséquences de ces taux bas au sein des portefeuilles ?
Le marché actions est le principal bénéficiaire d’une économie à taux bas. Et une dernière poussée de hausse vient d’avoir lieu depuis le début d’année notamment tirée par les décisions de la FED et de la BCE de continuer à mener leurs politiques monétaires accommodantes.
Dans ce contexte, faut-il vendre ?
Probablement que non à condition de continuer à s’associer à des entreprises innovantes, peu cycliques, générant de la trésorerie de façon régulière et avec un endettement maitrisé.