Des indicateurs et des événements parfois contradictoires
Des membres de la FED, notamment James Bullard (FED de Saint Louis), et la Commission européenne dégradent les perspectives de croissance : « une croissance sensiblement inférieure à celle de 2018 » pour le premier et un abaissement du PIB 2019 à +1,3% contre 1,9% précédemment pour la seconde.
Ce conservatisme provient de données macroéconomiques en demi-teinte avec :
- Une remontée des permis de construire aux États-Unis (publiés avec retard à cause du shutdown) : +1,4% en janvier (largement au-dessus des attentes) contre +0,3% en décembre;
- Des commandes industrielles molles : +0,1% et des ventes au détail en berne : +0,9% en janvier aux États-Unis;
- Une reprise de la production industrielle à -1,1% en zone euro (janvier), en hausse par rapport aux attentes (-2,1%) et par rapport au mois de décembre (-4,2%);
- Des chiffres d’inflation toujours en-deçà des objectifs des banques centrales des deux côtés de l’Atlantique : +1,5% aux États-Unis et +1,5% en zone euro. Ces données provoquent toujours la stupéfaction de J. Powell qui s’étonne ainsi de ne pas voir le canal de transmission du marché du travail vers les prix à la consommation fonctionner comme lors de cycles précédents.
![CPI US UE](/partage/fr/CC/BT-2017/assets/articles/marches-dynamiques/img_cpi.jpg)
Nouveaux calendriers monétaires
Les grandes banques centrales ont également revu leur calendrier monétaire en affirmant de manière non équivoque qu’elles demeuraient flexibles dans le rythme de normalisation.
À titre d’illustration :
- La majorité des opérateurs de marché ont repoussé leurs anticipations de la première hausse du taux directeur de la BCE à 2020;
- Aux États-Unis, les anticipations de hausse de taux pour la réunion de mars se sont effondrées en 2019 alors que cette dernière bénéficiait d’une probabilité de 60% en octobre 2018.
![taux directeur américain](/partage/fr/CC/BT-2017/assets/articles/marches-dynamiques/img_taux_directeur_us.jpg)
Ce dernier point majeur, conjugué à l’optimisme sur l’éventuelle résolution du conflit entre les deux premières puissances mondiales, ont ainsi pris le dessus sur le ralentissement économique constaté pour pousser encore les marchés à +14,8% pour l’EuroStoxx 50 et +14,5% pour le S&P 500 (en euros dividendes réinvestis) au 19/03/2019.
De son côté, la Chine conserve également la possibilité d’utiliser divers outils de stimulus en cas de correction domestique plus marquée.
Enfin, le feuilleton britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE se poursuit avec un nouveau scénario privilégié : celui du report. Ce dernier laisserait davantage de manœuvre à l’ensemble des parties afin d’éviter un « Brexit dur ».