La Banque Transatlantique donne la parole régulièrement à des philanthropes engagés.

Aujourd'hui, Charles-Henri Filippi nous présente sa vision de la philanthropie à travers ses nombreux engagements en faveur de l’intérêt général.

Vous êtes engagé auprès de nombreuses associations, en tant qu’administrateur et donateur. Quand et comment est née votre volonté de servir l’intérêt général ?

Le service de l’intérêt général - et c’est heureux - excède de beaucoup la seule philanthropie. Il fait partie intégrante de la culture et de l’histoire de ma famille. Il m’a donc toujours engagé. D’abord de manière évidente quand je servais l’État puis, passant dans la sphère privée, en m’incitant à ne pas réduire mon ambition au succès entrepreneurial, mais à toujours essayer de le placer dans un objectif plus large de développement humain où chacun puisse trouver son épanouissement.

Vous soutenez plus particulièrement des organisations culturelles comme la Fondation des Amis de l’Opéra-Comique. Comment choisissez-vous les actions que vous aidez à financer ?

J’ai beaucoup pratiqué le mécénat culturel, mais en m’efforçant de le voir comme une aide à l’émergence des talents et au progrès de l’égalité des chances : au Crédit commercial de France (CCF) et chez HSBC, les deux fondations que nous avons créées (la Fondation pour la Photographie et la Fondation pour l’Éducation) ont eu pour mission à la fois de soutenir de jeunes artistes inconnus et de renforcer la présence de la création artistique et culturelle dans les écoles.

A l’Opéra-Comique, notre premier but a été d’y faire entrer les jeunes de toutes origines. Aujourd’hui, le cœur de mon action est la Corse, pays de mes racines, où la jeunesse a besoin, plus encore qu’ailleurs, de s’ouvrir, de s’exprimer et de se développer par l’art et la culture. En Corse, où les inégalités sont fortes - et où d’ailleurs l’Adie mène une action remarquable - je m’efforce aussi de soutenir les initiatives sociales qui visent à donner sa chance au plus grand nombre.

Vous apportez votre soutien à l’Adie qui propose des programmes d’accompagnement aux entrepreneurs. Pourriez-vous nous parler de cet engagement ?

L’accompagnement des entreprises, c’est le lieu où s’exprime le mieux, selon moi, le compromis entre l’économie de marché et le progrès social : c’est l’initiative et la chance de l’épanouissement personnel proposées à tous. L’Adie est de ce point de vue une structure exceptionnelle tant par ce qu’elle fait concrètement que par le message qu’elle porte d’une société qui sache être à la fois plus efficace, plus solidaire et plus bienveillante.

Vous avez commencé dans le secteur public puis avez évolué vers le privé. Selon vous, quelle place doit tenir la philanthropie privée dans le financement des associations ?

Le plus important dans la philanthropie ce n’est pas l’argent, c’est l’engagement au service du lien social. Notre drame est de ne plus savoir qui nous sommes en tant que société. La vie associative et la philanthropie doivent contribuer à réparer cela : mais cela ne suffira pas. Il faudra pour cela que nos politiques deviennent des philanthropes : du travail en perspective…

Repères biographiques

Charles-Henri Filippi commence sa carrière à l'Inspection des Finances (1979-82), avant de devenir membre du Cabinet du Ministre du Budget puis du Ministre de l'Économie. En 1984, il est nommé Directeur de Cabinet du Ministre des Affaires Sociales. Il est Secrétaire Général du CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) de 1985 à 1987.

Il rejoint le Crédit commercial de France (CCF) en 1987 puis devient membre du Comité Exécutif du Groupe HSBC et Global Head of Corporate Banking après le rachat du CCF par HSBC en 2000. Il est nommé Président Directeur Général d'HSBC France en 2004. En 2011, il devient Président de Citigroup en France puis Co-Président de Lazard Frères France en 2019.

En septembre 2024, il devient Président de la Banque Evercore pour la France.
Charles-Henri Filippi a été Président de la Fondation pour l’Opéra-Comique et Président du Cercle des Mécènes du Collège de France. Il est aujourd’hui Administrateur de la Fondation des Treilles et de la Fondation Bettencourt Schueller, Vice-Président de l’Association des Amis du Domaine de Chaumont sur Loire, et membre du Conseil d’Administration de Corsica Sulidiaria.

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