#HORIZONMARCHÉS

Quelles perspectives pour l’année boursière 2022 ?

« Bull market, Bear market » qui sera le gagnant de 2022 ?
Quelles sont les craintes pour l’année à venir ?

Retrouvez votre rendez-vous financier avec Tania Goncalves, gérante chez Dubly Transatlantique Gestion.

Transcription de la vidéo

Interview de Tania Goncalves, gérante chez Dubly Transatlantique Gestion.

Quelles perspectives pour l’année boursière 2022 ?
Après une année boursière exceptionnelle avec une croissance en euros de 30 % pour le CAC 40 et pour le marché mondial, le MSCI Monde, les marchés financiers sont aujourd’hui soumis à deux forces contraires et divergentes qui vont animer les deux prochaines années entre un « Bear et un Bull market » :

  • L’accélération d’une politique monétaire plus restrictive venant augmenter les taux d’intérêt pourrait, si elle est trop agressive, venir freiner les perspectives de croissance des entreprises et nous plonger dans un marché baissier dit Bear market ;
  • Dans le même temps, nous voyons une forte reprise de la croissance économique et nous vivons une période d’innovations exceptionnelles offrant de nouvelles perspectives, et soutenant un marché haussier dit Bull market.
« Bull market, Bear market » qui sera le gagnant de 2022 ?
Les premiers jours de l’année cristallisent assez bien cette situation et semble donner raison au Bear market. La montée en puissance du variant Omicron alimente l’inflation à plus de 5 % aux États-Unis comme en Europe. Elle est portée par la hausse des matières premières énergétiques, un approvisionnement contraint et un marché de l’emploi sous tension avec plus 1 million d’américains contaminés par jour.

Les banques centrales n’ont d’autres choix que de durcir le ton. Surtout la banque centrale américaine qui a annoncé trois hausses de taux directeurs et une possible réduction de son bilan dès le 2nd semestre 2022. La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre puisque le taux 10 ans américain est passé de 1,50 à 1,80 %. Le marché actions américain, particulièrement celui des nouvelles technologies, le Nasdaq a baissé de 5 % au 11 janvier.
La croissance économique et l’innovation en soutien d’un « Bull market » ?
Les perspectives économiques sont toujours très favorables avec une croissance attendue pour 2022 d’environ 5 % aux États-Unis comme en Europe. Un optimisme partagé par les estimations de croissance des résultats des entreprises.

Si nous prenons un peu de hauteur, depuis 10 ans, les marchés financiers sont soutenus par l’émergence d’un nouveau monde porté par l’innovation dans les secteurs des nouvelles technologies et de la santé. Deux secteurs créateurs de richesses et de croissance économique. Qui aurait pu anticiper que le lancement de l’iPhone en 2008 aurait si profondément changé le secteur de la distribution avec le développement du e-commerce ? Pour mémoire, en moins de 15 ans, le Groupe Amazon est passé de vendeur de livres, au statut de leader dans l’e-commerce, leader dans le cloud et souhaite aujourd’hui se développer dans la santé et la finance.

L’émergence du cloud et les innovations dans les semi-conducteurs ont également permis l’essor des objets connectés ou encore la création de supercalculateurs offrant aux entreprises comme Nvidia, Google ou Microsoft de nouveaux développements dans l’intelligence artificielle ou la voiture autonome.

Nous retrouvons également ces innovations dans la santé. Il a fallu moins d’un an pour tester et mettre sur le marché le vaccin à ARN messager.
Quelles sont vos craintes pour l’année à venir ?
Nos craintes portent sur :

  • La progression du COVID, avec l’émergence de nouveaux variants et l’efficacité partielle des vaccins devant ces mutations. Et le corollaire qui sont ses conséquences sur la reprise économique, l’inflation et les décisions des banques centrales.
  • La Chine, avec la montée en puissance de l’autoritarisme chinois, les tensions avec Taiwan, le ralentissement de la croissance économique et les pressions sur le secteur immobilier qui représente 25 % du PIB chinois.
  • Les tensions géopolitiques aux portes de l’Europe entre l’Ukraine, la Russie et les membres de l’OTAN.
  • Enfin, des questions liées à la forte hausse du USD et ses conséquences sur le chiffre d’affaires des sociétés américaines exportatrices.

C’est une année de transition et les marchés vont alternativement osciller entre normalisation de la politique monétaire qui est une nécessité et une croissance économique soutenue par l’innovation des entreprises. Nous renouvelons notre confiance dans les marchés financiers et croyons que le taureau avec ses cornes de la croissance et de l’innovation l’emportera sur l’ours et ses griffes de la hausse des taux.

À très bientôt pour un nouveau point #HorizonMarchés.