Êtes-vous bien préparé(e) ?
Tout d’abord, un rappel : vous ne pourrez toucher vos retraites françaises que si vous avez atteint l’âge légal d’ouverture des droits (62 ans si vous êtes né(e) en 1955 ou plus tard).
Que vous résidiez en France ou à l’étranger, le fait d’avoir cessé de travailler ne vous libère pas de cette contrainte d’âge minimum pour demander vos retraites françaises. Ensuite, même si vous avez peu cotisé, vous aurez droit à une retraite française. Pensez-y à l’approche de vos 62 ans.
Seules les règles françaises s’appliquent pour les retraites en France. Même si vous continuez à travailler dans votre pays d’accueil, vous avez le droit de la demander dès le 1er jour du mois qui suit votre date anniversaire de 62 ans.
Le fait de continuer à travailler et à cotiser localement ne vous empêche nullement de le faire.
Comment choisir la date de retraite optimale ?
Il convient d’évaluer l’intérêt de toucher votre retraite dès 62 ans ou d’attendre le taux plein.
Vous avez peu cotisé en France ? Attention à ne pas sous-estimer le nombre de trimestres que vous avez acquis. En particulier, n’oubliez pas de tenir compte des trimestres qui seront validés par le biais de la convention de sécurité sociale signée entre la France et le pays dans lequel vous cotisez.
Si après un compte complet de vos trimestres, vous constatez que vous n’aurez pas droit à une retraite au taux plein dès 62 ans, il est important de mesurer l’impact de la minoration liée à cette carrière incomplète. Il vaut mieux toucher moins sur une période plus longue, plutôt que chercher à atteindre le taux plein.
Avez-vous pensé au rachat de trimestres ?
Après reconstitution, vous réalisez qu’il vous manque peu de trimestres. Le rachat de trimestres peut alors s’avérer pertinent.
Prudence - il est important de suivre les étapes suivantes :
- Racheter utile : ne rachetez que les trimestres dont vous avez besoin. Il est notamment inutile de racheter s’il vous manque encore plus de 20 trimestres après opération ;
- Compter précisément les trimestres que vous aurez validés au moment de la retraite ;
- Mesurer l’impact de ce rachat sur le montant de vos retraites et sur la date optimale à laquelle vous aurez intérêt à les demander ;
- Acheter au meilleur prix : votre âge, votre statut, votre revenu, l’option retenue... autant de facteurs qui auront un impact sur le coût du trimestre racheté. L’éventuelle déductibilité fiscale du rachat est également à prendre en considération.
Veuvage : n’oubliez pas de demander la réversion
La réversion est le droit du conjoint survivant à recevoir une partie des retraites d’un assuré décédé. Elle est versée sous diverses conditions d’âge, de ressources ou de mariage. Contrairement à de nombreux pays étrangers, sans contrat de mariage, il n’y a pas de réversion d’une retraite d’un régime obligatoire français en France. En effet, le Pacs, le concubinage ou la présence d’enfants ne sont pas reconnus. La réforme des retraites votée en mars 2020 par l’Assemblée nationale ne prévoit pas de changement en ce qui concerne cette condition. Dans la plupart des régimes, la durée du mariage ne figure plus parmi les conditions d’attribution. Ainsi, pour protéger votre conjoint(e), le mariage peut être une première étape.
Le taux de réversion varie selon les régimes. Pour les salariés du privé et les indépendants, il est de 54% de la retraite du régime de base (retraite de la Sécurité sociale) et de 60% des régimes complémentaires (Agirc-Arrco pour les salariés). La réversion du régime de base est attribuée sous conditions de ressources. Pour les salariés du public et dans le régime complémentaire de l’Ircantec, il est de 50%.
La date du décès détermine la date d’effet de la réversion. Elle est fixée, selon les régimes, au 1er jour du mois ou du trimestre suivant le décès de l’assuré. Si le bénéficiaire ne remplit pas les conditions d’attribution - la condition d’âge par exemple - il devra attendre le 1er jour du mois civil qui suit la date à laquelle les conditions sont remplies. Attention : il est important de déposer la demande de réversion dans l’année.
En effet, la réversion est quérable et non portable. L’envoi d’un certificat de décès, s’il a pour conséquence l’arrêt du versement de la retraite, ne va pas pour autant être suivi par le versement de la réversion. Par conséquent, il faudra impérativement en faire la demande. Si la demande est déposée dans le délai d’un an suivant le décès ou la disparition, la réversion prendra bien effet à la date du décès. Si ce délai est dépassé, elle ne sera attribuée qu’à compter du 1er jour du mois suivant la date de dépôt de la demande.
Des experts pour vous accompagner
Connaître les règles des régimes de retraite obligatoires vous permet, en premier lieu, de bien comprendre votre situation. Préparer sa retraite induit également des démarches juridiques, fiscales et patrimoniales. Chaque situation est unique.
Préparer sa retraite, c’est aussi organiser son patrimoine. Vos revenus complémentaires de retraite sont le fruit de vos différents placements et investissements. Il convient ainsi d’organiser un rendez-vous avec votre banquier privé, qui aura pour objectif de dresser un état des lieux de votre situation patrimoniale et de constituer un capital. Régime matrimonial, composition familiale, rémunération, évolution professionnelle, patrimoine immobilier et financier détenu, imposition, crédit, investissements prévus, transmission, etc., sont autant de points qui permettent d’établir un diagnostic de votre situation.
S’appuyant sur l’expertise d’un cabinet de conseil en retraite, votre conseiller patrimonial vous proposera alors des solutions adaptées afin d’organiser votre patrimoine et de diversifier vos actifs en prévision de la retraite.